Escapade à Budapest
Capitale de la Hongrie, Budapest est une ville pleine de charme, un mélange de modernité et de tradition aux multiples influences autrichiennes, ottomanes, juives, russes. Une destination séduisante, pour un grand week-end ou une semaine de découverte.
La ville s’étend de part et d’autre du Danube ; elle étale toute sa magnificence le long du fleuve avec son parlement, le plus grand du monde lors de son inauguration en 1902, un bijou d’architecture inspiré du palais de Westminster, à visiter absolument et à admirer à distance lors d’une des nombreuses croisières proposées sur le Danube.
Le centre historique et ses différents quartiers est facilement accessible à pied ou par les transports en commun (métro, tram, bus).
Peu importe par où commencer :
Ce peut être le quartier du château, le Várnegyed, sur un plateau côté Buda avec notamment l’incontournable Bastion des Pêcheurs (Halászbastya), l’église Mathias, richement décorée, du nom du souverain à l’emblème au corbeau qui a régné au XVème siècle, l’hôpital dans le rocher, vestige de la seconde guerre mondiale et utilisé pendant la révolution de 1956, les jolies ruelles pavées dans lesquelles flâner.
En allant vers le nord, la rue Gül Baba et le mausolée du même nom qui abrite le sarcophage du derviche dénommé « Père des roses » mort à Buda en 1541 atteste de l’ancienne présence turque.
Plus au sud de la colline, le Palais royal, Királyi Palota aux impressionnantes grilles de fer forgées, qui abrite la Galerie nationale, Magyar Nemzeti Galéria présentant les pièces maîtresses de l’art hongrois ainsi que plusieurs musées aux alentours à découvrir.
Egalement côté Buda, le mont Gellert avec ces monuments emblématiques : la statue de Saint Gérard, Szent Gellért en hongrois, missionnaire italien qui aurait été précipité de ce rocher par des païens rebelles en 1046, et au sommet du mont, la statue de la liberté, Szabadság szobor, haute de 14 m représentant une femme tenant une palme de ses bras dressés, érigée en 1947 en l’honneur des soldats soviétiques morts « en libérant » Buda des nazis ; le texte commémoratif au pied de la statue a ensuite été modifié en 1989 du fait de la répression subie par le peuple hongrois pendant l’occupation soviétique. Cette statue monumentale encadrée par un « vainqueur du dragon » et une allégorie du progrès (un homme brandissant un flambeau) est un des derniers monuments de la période communiste encore en place. Toutes les autres statues de l’ère communiste ont été déboulonnées et sont regroupées depuis 1993 au Memento Park, en extérieur de la ville.
De ce sommet, on peut accéder à la Citadelle bâtie par les Habsbourg au milieu du XXème et à son chemin de ronde.
Les jeunes de Budapest se retrouvent régulièrement sur cette colline pour profiter de la vue et des coins d’ombre.
Au pied de la colline trône l’hôtel Gellert et son complexe thermal construit entre 1912 et 1918, établissement thermal le plus luxueux et moderne pour l’époque. Gravement endommagé pendant la seconde guerre mondiale, il a été rénové et reste une valeur sûre de la ville, au charme suranné.
Côté Pest, la ville offre de multiples lieux de visites et de découvertes, le parlement bien sûr, la basilique Saint Etienne Szent István bazilika au style néo renaissance, inaugurée en 1906 en présence de l’empereur François-Joseph, et ses rues piétonnes environnantes, l’opéra sur l’avenue Andrassy, Andrássy ut, qui mène à la place des héros et au Bois de ville, Városliget, vaste zone de musées et d’espaces de détente et de loisirs tels les bains Széchenyi, le zoo, le château de Vajdahunyad, un vrai décor de conte de fées, qui abrite à l’heure actuelle un musée de l’agriculture.
L’ancien ghetto juif est devenu un quartier très animé où l’on découvre une imposante et surprenante synagogue de forme rectangulaire, Nagy Zsinagoga, édifiée entre 1854 et 1859, dotée de deux tours mi-clochers, mi-minarets par son architecte autrichien, la plus grande synagogue du monde après celle de New York. Son aménagement très particulier incluant un orgue et de riches décorations en font un monument incontournable à visiter, de même que le musée situé dans son enceinte. Un détour par le passage Gozsdu, une enfilade de six cours intérieures à présent rénovées s’impose ; il a repris son intense vie commerçante et festive qui y prévalait avant-guerre.
S’agissant d’une ville en deux parties sur chaque rive du Danube, les ponts revêtent une importance capitale et font partie du décor ; notamment le premier d’entre eux, le célèbre Pont des Chaînes, inauguré en 1849, 320 m de long, construit à l’initiative du Comte Istvan Széchenyi, lassé de voir les habitants contraints d’utiliser à leurs risques et périls des ponts flottants constitués de barques attachées entre elles.
Les gourmands ne sont pas en reste à Budapest qui dispose de nombreux cafés et restaurants de caractère. Au-delà de l’inévitable goulash, soupe à base de viande de bœuf et de paprika, l’épice reine de Hongrie, on peut déguster de délicieux gâteaux, tels les Kürtöskalacs (gâteaux moulés sur un rouleau), le Flodni, gâteau d’origine juive, qui porte le nom de sa créatrice Rachel Flodni, et bien entendu les strudels version sucrée aux graines de pavot, aux pommes, aux prunes… et version salée au chou, à la pomme de terre …. La réputation des vins Hongrois n’est plus à faire. Un passage par le grand marché couvert, Központi Vásá rcsarnok, inauguré en 1897 s’impose tant pour le plaisir des yeux que pour la dégustation, sans oublier d’y faire le plein de paprika sous toutes ses formes : séché, en poudre, en pâte …
Ceux qui aiment sortir dans un cadre insolite ne seront pas déçus ; on trouve plusieurs « bars de ruines », des cafés installés dans des immeubles abandonnés, ambiance années 70 ou plutôt « arty » pour prendre un verre et écouter de la musique, par exemple le Szimpla Kert.
Il n’est pas possible de résumer en quelques lignes l’atmosphère à la fois élégante, nonchalante et festive de cette belle capitale souvent éprouvée au cours de son histoire, plusieurs fois attaquée, occupée, notamment deux fois par les Turcs et bombardée. La vie culturelle et artistique y est rayonnante. Tout est à découvrir, au détour d’une rue, d’un pont, caché au fond d’une cour. Un seul séjour n’y suffira pas.
En pratique :
- Monnaie : le Forint, HUF ou Ft . soit environ 1 Euro = 334 Ft ou 1 TL = 52 Ft (Nov 2019)
- Heure locale : même heure que Paris (2h de moins qu’Ankara en heure d’hiver)
- Carte de transport 24h/48h/72h : permet d’utiliser métro, tramway, trolley et bus en illimité sur la durée prévue ; à noter que les plus de 65 ans citoyens de l’Union Européenne circulent gratuitement dans les transports publics, sur présentation d’un document d’identité valide.
- Budapest card 24h/48/72h : inclut transports et entrées de musées ou monuments : pas forcément intéressant, selon ce qu’on souhaite visiter.
- Tram jaune n°2 parcourt la ville en longeant le Danube ; un magnifique panorama sur la ville, notamment le parlement et le château de Buda.
- Bus 16 : pour monter vers la colline du château à partir de Deak Ferenc Ter; inutile d’utiliser des transports privés, beaucoup plus onéreux.
- Taxis : vérifier la présence de compteur et son fonctionnement.
Anne